Les interactions sociales étant réduites à leur strict nécessaire pour contrecarrer l’épidémie de covid-19, quelques conseils s’imposent pour préserver notre santé mentale.
Les consignes de confinement ont été drastiquement renforcées pour un mois . Cette distanciation sociale imposée va se traduire par l’isolement d’un grand nombre d’individus, notamment ceux vivant seuls. Alors, certes, en ces temps de pandémie, le Covid-19 est une menace pour la santé publique, mais n’oublions pas que la solitude en est une autre.
Le coronavirus qui paralyse la planète est inédit et les scientifiques déploient des efforts considérables pour le comprendre et le contrecarrer. À l’inverse, les conséquences de l’isolement social et de la solitude sur l’organisme sont connues depuis longtemps (et on a même découvert des gènes de la solitude). Ainsi, on sait que les individus sans attaches sont davantage susceptibles d’attraper un rhume, de souffrir de dépression, de développer des troubles cardiaques, d’avoir des fonctions cognitives diminuées… En un mot, les dommages à long terme causés par la solitude sont similaires à ceux du tabagisme ou de l’obésité !
En janvier 2020 , une enquête américaine a révélé que 79 % des membres de la génération Z (ceux nés à partir de 1997), 71 % de la génération Y (nés après 1980) et 50 % des baby-boomers aux États-Unis se sentent seuls. De même, la proportion d’individus appartenant à un groupe quel qu’il soit (club de loisirs, association sportive, groupe de bénévoles…), est passée de 75 à 57 % au cours de la dernière décennie. Même sans coronavirus, la tendance globale est à la solitude croissante et à la détérioration de la santé sociale.
Le dilemme est posé. L’isolement est une des meilleures solutions face à la pandémie de coronavirus, mais nous devrions faire exactement le contraire pour contrer l’épidémie de solitude. Est-il possible de cultiver son bien-être social tout en évitant l’infection ?
Une réponse évidente est l’appareil sur lequel vous lisez cet article. On blâme souvent la technologie qui favoriserait la solitude, en soulignant que nous passons trop de temps sur les réseaux sociaux et pas assez à interagir avec les « vrais gens ». Pourtant, des recherches récentes menée à l’école de santé publique T. H. Chan, de l’université Harvard, aux États-Unis, brossent un tableau plus nuancé : la façon dont vous utilisez ces plateformes semble avoir plus d’importance que le temps que vous y passez. En d’autres termes, nous pouvons tous profiter de nouvelles habitudes numériques fondées sur des connexions humaines porteuses de sens. Du reste, c’est peut-être notre seule option…
Que vous soyez en quarantaine, que vous travailliez à distance ou que vous soyez simplement prudent, c’est le moment idéal pour apprendre à « surfer social ». Voici quelques suggestions pour garder le contact sans contact.
Le face-à-face à distance. La communication par vidéo (Skype, Facetime…) est la meilleure alternative à de réelles interactions, car les indices faciaux, le langage corporel et d’autres formes de communication non verbale sont essentiels. Aussi, dans la mesure du possible, optez pour la vidéo plutôt que pour la messagerie ou les appels téléphoniques et jouez à faire ce que vous feriez normalement avec les autres. Par exemple, essayez d’organiser un dîner numérique avec une personne « rencontrée » via une application de rencontre, un happy hour virtuel avec des amis, un visioapéro avec vos collègues, une réunion de club de lecture à distance…
L’instant gentillesse. Recevoir beaucoup de messages sur les réseaux sociaux peut donner une petite bouffée de dopamine réconfortante, mais recevoir un message direct ou un e-mail avec un véritable compliment ou l’expression d’une vraie gratitude est plus personnel et plus durable. Et cela ne prend pas beaucoup plus de temps. Lorsque vous faites défiler vos messages reçus, envoyez à l’un de vos correspondants quelques mots aimables. Nous avons tous besoin d’un peu de gentillesse pour combattre le stress et l’incertitude liés au coronavirus.
Cultivez votre communauté. La base des interactions sociales est le partage de quelque chose en commun. Quels que soient les sujets qui vous intéressent, il existe une communauté en ligne d’individus qui partagent votre passion et sont impatients d’échanger avec vous. Des groupes de soutien numérique se sont également formés, par exemple pour les nouveaux parents ou les patients atteints d’une maladie rare. Utilisez ces réseaux pour vous engager !
Approfondir ou élargir. Fondamentalement, il y a deux façons de surmonter la solitude : entretenir les relations existantes ou en nouer de nouvelles. Réfléchissez à votre état de santé sociale, puis décidez de l’approfondir et de l’améliorer. Ainsi, par exemple, renouez le contact avec un ami ou un membre de votre famille à qui vous n’avez pas parlé depuis longtemps. Mieux encore, tendez une « main virtuelle » à quelqu’un que vous aimeriez connaître.
Utilisez un outil dédié. De plus en plus d’applications et de plateformes sociales sont conçues pour optimiser nos interactions en ligne avec nos proches. On peut citer notamment Ikaria, Cocoon, Monaru et Squad. La pandémie de coronavirus nous rappelle que les interactions humaines peuvent propager les maladies, mais elles sont aussi une source de bien-être irremplaçable. Profitons de ce confinement imposé pour reconnaître l’importance des relations sociales, et les renforcer grâce aux technologies que le XXIe siècle met à notre disposition.
P.S. Et n’oubliez pas, si vous avez des ados cloîtrés à la maison qui s’ennuient, laissez-les, c’est bon pour leur santé.
Source : www.pourlascience.fr
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