La moitié des Canadiens vivent d’une paie à l’autre alors que le poids des dettes continue de peser. Et la pandémie n’a rien amélioré du tout.
L’Indice annuel d’accessibilité financière de BDO Canada, qui examine le coût de la vie au Canada, révèle que les Canadiens continuent d’avoir du mal à gérer leur dette croissante et voient leurs projets financiers, comme l’épargne-retraite, progressivement mis en arrière-plan. Si plus de la moitié (53 %) des Canadiens continuent de vivre d’une paie à l’autre, les dettes restent accablantes pour 25 %. Plus du quart (27 %) des Canadiens n’ont toujours pas assez d’argent pour répondre à leurs besoins et moins de la moitié (42 %) ont suffisamment de fonds pour répondre à leurs désirs.
Le sondage mené par Angus Reid auprès de 2047 Canadiens en partenariat avec BDO Canada Limitée montre que de plus en plus de Canadiens (57 % contre 53 % en 2018) ont des dettes de carte de crédit et que, pour 31 %, les dettes augmentent en raison d’un manque de revenu. Cela laisse entendre que de nombreux Canadiens seront contraints de traîner leurs dettes jusqu’à leurs vieux jours. Trois Canadiens sur dix (31 %) ont retardé le remboursement de leur carte de crédit parce qu’ils n’en ont pas les moyens et quatre sur dix ont une dette non hypothécaire de plus de 20 000 $.
« Les problèmes d’accessibilité financière et les difficultés liées à la dette continuent de faire pression sur les Canadiens. Notre Indice d’accessibilité financière révèle qu’au fil du temps, ces effets s’accumulent et finissent par avoir un impact sur les objectifs financiers » affirme Doug Jones, président des Services de redressement financier chez BDO Canada. « Cependant, pour les personnes surendettées, un syndic autorisé en insolvabilité peut les aider à mieux comprendre leurs options et à préparer leur avenir financier ».
L’épargne-retraite : présente à l’esprit, mais trop souvent reportée à plus tard
Le sondage révèle également qu’un nombre croissant de Canadiens sont mal préparés pour la retraite et c’est aussi vrai pour ceux qui s’en rapprochent. Plus de Canadiens (39 % contre 31 % en 2018) avouent qu’ils n’ont aucune économie en vue de la retraite, y compris un tiers (32 %) des baby-boomers et aînés.
Par ailleurs, les perspectives de retraite pour les générations X (entre 35 et 54 ans) se détériorent. Parmi les générations X qui n’ont pas d’économie en vue de la retraite (38 % contre 33 % en 2018), presque la moitié (47 %) affirment qu’ils n’ont pas les moyens d’épargner en vue de leurs vieux jours et 19 % disent qu’ils doivent commencer par rembourser leurs dettes avant de s’y mettre.
On peut supposer que le fardeau de l’endettement est une des raisons pour lesquelles les générations X ont trop peu d’économies. Ce groupe continue d’être la génération la plus endettée du pays. Parmi les trois quarts (75 %) des générations X ayant des dettes, 59 % ont des dettes de cartes de crédit et plus de la moitié (55 %) ont une hypothèque (contre 38 % des millénariaux et des baby-boomers et aînés). Deux sur cinq (23 %) des générations X endettées ont des dettes non hypothécaires de plus de 20 000 $.
« De plus en plus de Canadiens dans la quarantaine et cinquantaine sont dans la précarité financière et beaucoup sont mal préparés pour la retraite et les imprévus de la vie », ajoute Doug Jones. « Cela peut occasionner une plus grande dépendance au crédit pour répondre aux frais de subsistance. Cependant, avec un plan solide pour les aider à gérer leurs dettes, élaboré à l’aide d’un professionnel, les Canadiens ont le pouvoir d’améliorer leur planification financière ».
Pour de nombreux Canadiens, il semble que la solution consiste à travailler plus longtemps. Par rapport à notre Indice d’accessibilité financière de 2018, un nombre croissant de Canadiens non-retraités partagent l’avis que les jeunes générations devront travailler plus longtemps que la génération précédente (82 % contre 75 % en 2018). Près de sept Canadiens sur dix (69 %) affirment que même s’ils épargnent, ils n’auront toujours pas suffisamment d’argent pour la durée de la retraite (contre 64 % en 2018).
Les femmes, les personnes à faible revenu et les générations X sont toujours ceux qui ont le plus de mal à joindre les deux bouts
Comparativement aux hommes, de plus en plus de femmes au Canada rencontrent des problèmes d’accessibilité financière. Les femmes sont plus susceptibles d’avoir des dettes qui augmentent en raison d’un manque de revenu (35 % des femmes contre 28 % des hommes). Également, elles sont plus susceptibles d’avoir de la difficulté à épargner pour un achat majeur (75 % des femmes contre 70 % des hommes), d’avoir les moyens de payer leurs factures d’épicerie (33 % des femmes contre 24 % des hommes) et de prendre des vacances (70 % de femmes contre 63 % d’hommes).
L’Indice d’accessibilité financière révèle également que les défis financiers des femmes ont augmenté par rapport à l’année dernière. De plus en plus de femmes vivent d’une paie à l’autre (59 % contre 54 % en 2018) et disent ne pas avoir d’économies en vue de la retraite (43 % contre 35 % en 2018).
Comparativement à d’autres personnes, les femmes, les personnes à faible revenu (revenu de moins de 50 000 $), les millénariaux et les générations X sont aussi particulièrement vulnérables aux défis liés à l’accessibilité financière et au surendettement. Ils jugent leur niveau de préparation financière « mauvais » ou « très mauvais » pour ces événements significatifs de la vie :
- Imprévus (50 % total ; 56 % femmes, 55 % générations X, 65 % faibles revenus)
- Retraite (56 % total ; 62 % femmes, 71 % millénariaux, 62 % générations X, 71 % faibles revenus)
- Achat d’une maison (57 % total ; 60 % femmes, 67 % millénariaux, 76 % faibles revenus)
- Avoir des enfants (54 % total; 62 % millénariaux, 76 % faibles revenus)
Les défis financiers des récentes années se poursuivent. Alors que l’accessibilité financière et les obligations liées à l’endettement continuent de s’alourdir, l’Indice d’accessibilité financière de BDO Canada signale qu’il y a encore des défis à venir. Afin de changer de cap, les Canadiens ont intérêt à trouver de meilleures manières d’équilibrer, d’un côté, leurs obligations en matière d’endettement et, de l’autre, leurs objectifs financiers pour l’avenir.
Ce sondage et les chiffres datent de 2019, nous n’avons pas réussi à avoir les chiffres plus récents, mais selon notre revue de presse, en 2021, cela est encore plus grave. Beaucoup de gens ont perdus leur emploi, et certains doivent choisir entre manger ou payer leur loyer.
Par BDO Canada remis à jour par André Maccabée en février 2021
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