Crèmes solaires : protéger sa peau sans nuire à sa santé… ni à la planète
- Carole Le May
- 4 juin
- 3 min de lecture

L’été s’installe, le soleil nous invite à lézarder… et à rêver d’un teint doré. Mais derrière cette envie de chaleur et de bonne mine se cachent certains risques pour la santé — et l’environnement. Entre conseils dermatologiques, inquiétudes écologiques et discours alternatifs, difficile parfois de s’y retrouver. Faut-il en mettre tous les jours ? Quels ingrédients éviter ? Et peut-on profiter du soleil sans se tartiner de crème solaire industrielle ?
Protéger, oui… mais à quel prix ?
Les dermatologues s’accordent à dire qu’une bonne crème solaire protège efficacement contre les coups de soleil, les brûlures et, à long terme, le cancer de la peau. Elle aide aussi à prévenir le vieillissement prématuré de la peau, souvent causé par une surexposition aux rayons UV, tout en apaisant et hydratant l’épiderme.
Mais faut-il en appliquer à chaque fois que nous allons au soleil ? Rien n’est certain. Certaines voix, comme celle de Thierry Casasnovas, remettent en question cette habitude. Selon lui, le soleil est avant tout une source précieuse de vitamine D, indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire, à la santé osseuse et même à notre humeur — surtout après 50 ans, lorsque l’assimilation naturelle diminue. Or, selon lui, les filtres solaires bloqueraient ce processus.
Une exposition intelligente
Comme souvent, la vérité se situe entre les extrêmes. Il n’est pas question d’éviter le soleil — bien au contraire — mais de s’y exposer intelligemment : en début ou à la mi-journée, avec modération, et surtout en laissant à la peau un moment pour capter naturellement les bienfaits de la lumière. Le port d’un chapeau, l’utilisation d’un parasol ou d’un vêtement léger sont des gestes simples mais efficaces.
Choisir sa crème solaire… en toute conscience
Si vous utilisez une crème solaire, lisez attentivement les étiquettes. Privilégiez les produits :
Sans filtres chimiques nocifs comme les parabènes, PABA, benzophénone, oxybenzone ou octinoxate et bien d’autres noms chimiques
Sans huiles minérales issues de la pétrochimie, qui bouchent les pores sans nourrir la peau
Sans aérosols, pour éviter de polluer l’air… et vos poumons Optez pour des crèmes biologiques ou naturelles, plus coûteuses, certes, mais souvent plus respectueuses de votre peau et de l’environnement. Rappelons que les produits appliqués sur la peau peuvent pénétrer l’organisme (comme les timbres pour la ménopause ou le sevrage tabagique) : mieux vaut donc éviter les substances suspectes. D’autant que certaines études font un lien entre produits capillaires chimiques et cancers du cerveau — de quoi réfléchir.

Mais pourquoi préférer la crème solaire aux aérosols ?
Si l’aérosol solaire peut sembler pratique et rapide, la crème reste le choix le plus sûr — pour votre peau et pour la planète. D’abord, la crème permet une application plus uniforme et généreuse, essentielle pour une protection efficace contre les rayons UV. Avec les vaporisateurs, jusqu’à 40 % du produit peut se perdre dans l’air, sans même atteindre la peau.
De plus, les aérosols contiennent souvent des gaz propulseurs et des particules fines qui peuvent être inhalées, posant un risque pour les voies respiratoires, surtout chez les enfants. Certains ingrédients, comme l’oxybenzone et l’octinoxate, présents dans certaines formules en spray, sont aussi suspectés d’être plus nocifs pour les coraux et les écosystèmes marins.
Et maintenant, imaginez des milliers — voire des millions — de personnes, chaque été, pulvérisant ces produits en plein air, sur les plages, les sentiers, les terrains de jeux… Ce ne sont pas seulement nos poumons qui en paient le prix, mais aussi l’atmosphère et les milieux naturels fragiles. Un simple choix personnel peut, multiplié à l’échelle planétaire, devenir une menace silencieuse. Mieux vaut une crème bien appliquée qu’un nuage chimique dispersé. En résumé :
Profitez du soleil, surtout en matinée ou mi d’après-midi
Offrez à votre peau un petit moment sans protection, pour produire de la vitamine D
Protégez-vous autrement : chapeau, vêtements légers, parasol
Choisissez une crème en tube, sans aérosol et sans filtres chimiques
Car protéger sa peau, c’est important. Mais protéger sa santé globale — et notre planète — l’est tout autant.
Par Carole Lemay
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