Un trio de livres canadiens sous le thème roman noir est arrivé au début du mois. Deux femmes et un homme nous parlent de la violence, parfois inutile, qui sévit dans certaines villes et certains milieux. Une histoire remonte dans le temps, mais rien ne change parfois. Voici ce que nous en pensons après avoir eu la chance de lire le tout au soleil de novembre sur le patio.
Le 1er est un nouveau genre pour la journaliste retraité : l’Homme aux chats. Une histoire de tueur en série qui en plus ignoble crapule, tue des chats. La journaliste Marie Pinelli se voit pressée par Jean-Marc, son patron, d’obtenir un scoop. Pourquoi l’enquête policière piétine-t-elle? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de chat éventré qu’on retrouve chaque fois à côté du corps de la victime? Et ces vêtements soigneusement pliés?. Elle remuera ciel et terre pour arriver à ses fins, quitte à mettre sa vie en danger en s’approchant trop du psychopathe. Dans ce premier thriller, Michèle Ouimet nous entraîne dans une plongée vertigineuse au plus profond de la conscience d’un tueur en série. En même temps, elle sait comme nulle autre donner vie à des personnages attachants, rendre l’atmosphère survoltée d’une salle de rédaction ou le quotidien, souvent si peu héroïque, des policiers. Grâce à son écriture directe, impitoyable, L’Homme aux chats sait nous captiver dès la première page. Ce roman noir nous ménage toutefois des éclaircies, des moments de lumière, nous promène entre le rire et l’horreur, entre violence et tendresse. Bien écrit, mais la fin nous laisse perplexe. Lu par une collaboratrice. Boréal noir. https://www.leslibraires.ca/livres/l-homme-aux-chats-michele-ouimet-9782764626900.html
Le 2e est le dernier de notre experte populaire des Cantons. La folie des foules. Cela se passe dans les Cantons, une conférence déclenche bien des problèmes. Parfois les mots suscitent de la violence. Tandis que les villageois de Three Pines se réjouissent déjà des feux d’artifice du Nouvel An, Armand Gamache doit interrompre ses vacances en famille pour répondre à une affectation en apparence anodine : assurer la sécurité d’une professeure de statistiques lors d’une conférence prononcée à l’université voisine. Perplexe, le chef des homicides de la Sûreté se renseigne sur Abigail Robinson et découvre une femme au discours si dangereux qu’il supplie la chancelière d’annuler son allocution. Colette Roberge refuse, invoquant la liberté de l’enseignement, et l’accuse de lâcheté intellectuelle. On ne peut plus dire le nom en n mais ce qu’elle prêche si? Une solution assez dramatique, nous ne vous en dirons pas plus. Finalement il y a un crime mais on semble avoir tué la mauvaise personne. Cela parle de confinement, après cela, on a un peu la folie des foules, un roman assez complexe .Louise Penny nous surprend encore.
520 pages pour la 17e chez Flammarion Québec, la série basée sur ses livres est en cours de tournage. https://www.leslibraires.ca/livres/armand-gamache-enquete-t-17-la-louise-penny-9782898110306.html
Le 3e est une traduction de Scott Tornley. De Chrome et de Sang. En fait il y a deux histoires, une de motards et l’autre un tueur en série. MacNeice reçoit un appel affolé de son vieil ami le maire de Dundurn. L’ambitieux projet de restauration qu’il a lancé pour revitaliser le quartier sordide du port a du plomb – ou plutôt du ciment – dans l’aile : en draguant le fond du lac Ontario, les ouvriers ont mis au jour six corps, dont deux fraîchement coulés dans le béton. Et comme si cela ne suffisait pas, plusieurs meurtres brutaux laissent penser qu’un tueur en série a décidé de s’en prendre à des victimes au profil bien particulier : des femmes racisées à la brillante carrière.. Au milieu de l’émoi et de la panique qui s’emparent de la ville entière, il réussira au moins à convaincre Fiza Aziz, la jeune détective que la dernière enquête avait écœurée du métier, de revenir dans son équipe pour l’épauler. Le problème, c’est qu’elle ne reculera devant rien pour arrêter le meurtrier, quitte à servir elle-même d’appât. Dans ce roman suffocant où la violence tant physique que psychologique est omniprésente, Scott Thornley pousse son protagoniste et toute la police de Dundurn dans leurs retranchements. Il nous offre également un portrait sombre et juste des tensions qui pèsent sur notre société et qui risquent à tout moment d’exploser. Le tout avec la musique de CCR et des bons vins, que voulez vous de plus ?
Chez Boréal noir https://www.leslibraires.ca/livres/de-chrome-et-de-sang-scott-thornley-9782764626863.html
Un trio sous le sapin pour ceux et celles qui aiment le genre.
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