Consigne sur les bouteilles de vin : un projet sans fin… ou presque
- André Maccabée
- 30 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 avr.

Au début de la décennie, le gouvernement annonçait l’arrivée imminente d’une consigne de 0,25 $ sur chacune des bouteilles de vin. Cette mesure devait encourager le retour des contenants pour un recyclage plus efficace. Mais un haut fonctionnaire de la SAQ avait à l’époque tempéré l’enthousiasme : selon lui, il faudrait plutôt compter une décennie avant sa mise en œuvre. Pourquoi ? Parce que les villes québécoises tiennent à conserver les millions de dollars que la SAQ leur verse chaque année pour financer la collecte sélective.
Aujourd’hui, la date officielle avancée pour l’entrée en vigueur de cette consigne élargie est mars 2027. Elle ne concernera pas seulement les bouteilles de vin, mais aussi les contenants de plastique et l’ensemble des contenants de boissons. L’objectif est louable : mieux recycler, mieux valoriser les matières, et responsabiliser les consommateurs. Mais le chemin est encore semé d’embûches.
Entre-temps, la SAQ doit verser quelque 100 millions de dollars à Éco Entreprises Québec pour financer le système de collecte sélective jusqu’à ce que la consigne soit réellement appliquée. Cette dépense découle directement de la décision du ministère de l’Environnement de repousser l’entrée en vigueur de la consigne sur les contenants de verre. Et qui paiera la note, en bout de ligne ? Ce seront les consommateurs. Le prix à la bouteille devrait augmenter d’environ 0,50 $.
Ainsi, au lieu d’être consignées, les bouteilles de vin de la SAQ continuent à se retrouver dans les bacs bleus, alimentant le système de collecte sélective municipal. Une situation qui bénéficie surtout aux villes, puisque c’est Éco Entreprises Québec – mandatée par les municipalités – qui collecte et gère ces matières. Le hic, c’est que personne ne peut dire précisément quel pourcentage des bouteilles de vin est réellement recyclé, ni combien finissent à l’enfouissement.
Dans plusieurs municipalités, des initiatives ont vu le jour : des bacs de recyclage spécifiques pour les bouteilles de vin ont été installés, parfois accompagnés de centres de tri spécialisés. Ces efforts permettent à certaines bouteilles d’être recyclées localement. Toutefois, le volume de verre recyclé au Québec demeure si bas que les producteurs de vin d’ici doivent souvent acheter leurs bouteilles… à l’étranger.
Alors, la consigne, mythe ou réalité ? À suivre… d’ici 2027, si tout va bien.
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