Les Autochtones, premiers gardiens de la Terre : une sagesse oubliée à réécouter
- Carlem

- 3 oct.
- 2 min de lecture
À l’heure où l’on consulte des « gourous » aux quatre coins du monde, avons-nous oublié que les véritables sages habitent ici, au cœur de nos territoires? Même si bien des communautés autochtones ont été fragilisées et semblent parfois avoir perdu ce lien sacré, leur voix résonne encore. Il est temps de l’écouter pour redonner dignité à leur culture et sens à notre avenir commun.
Bien avant l’arrivée des colons, les peuples autochtones vivaient déjà sur ce vaste territoire que nous appelons aujourd’hui le Québec. Ils n’étaient pas simplement habitants de la terre : ils en étaient les gardiens. Leur vision du monde repose sur une relation intime avec la nature, où chaque arbre, chaque rivière et chaque animal possède une âme et mérite respect.
Dans la philosophie autochtone, la Terre n’appartient pas à l’homme. C’est l’homme qui appartient à la Terre.
La nature est perçue comme une grande famille : le soleil est le grand-père, la lune est la grand-mère, et les animaux sont des frères et sœurs. Cette conception spirituelle a permis aux Premières Nations de développer une sagesse écologique que nous redécouvrons aujourd’hui, à une époque où la planète appelle à être protégée.
Être « gardien de la Terre », c’est vivre en équilibre.
C’est prendre ce dont on a besoin, mais toujours en rendant quelque chose en retour. Autrefois, cela voulait dire chasser avec gratitude, cueillir avec respect, remercier la Terre-Mère avant de construire. Aujourd’hui, cela peut se traduire par des gestes simples que chacun peut poser : acheter local et soutenir les producteurs de sa région, réduire le gaspillage alimentaire, privilégier les transports collectifs ou le covoiturage, recycler et composter, planter un arbre, ou encore choisir des produits respectueux de l’environnement.
Ces traditions de respect et de responsabilité, transmises de génération en génération, sont encore bien vivantes dans les communautés autochtones – et elles peuvent inspirer notre quotidien moderne.
Pourtant, cette sagesse millénaire reste trop souvent ignorée. Pourquoi? Parce que plusieurs communautés semblent figées dans le passé et aux prises avec des réalités difficiles : pauvreté, problèmes de dépendance, alimentation peu saine, manque d’éducation, violence et j’en passe qui leur font perdre leur dignité voire même l’essence de leur origine spirituelle.
Ces blessures collectives brouillent la perception et font en sorte que l’on écoute peu ce qu’ils ont à transmettre, alors même que leur vision du monde est d’une grande simplicité et d’une profondeur universelle. Ironie du sort, nous dépensons des fortunes pour aller chercher des enseignements spirituels auprès de « gourous » à l’autre bout du monde, alors que les véritables gardiens de la Terre vivent ici, tout près de nous. La vraie question devient : comment les sortir de ce bourbier, comment leur donner à nouveau une voix forte, afin que nous puissions enfin entendre et intégrer la sagesse qu’ils portent depuis toujours?
Alors que nous cherchons des solutions aux grands défis environnementaux, les Premières Nations nous rappellent que la réponse se trouve peut-être dans un retour à l’essentiel : ralentir, écouter, respecter et protéger ce qui nous nourrit. Leur voix mérite d’être entendue, non pas comme un écho du passé, mais comme une clé précieuse pour construire un avenir plus équilibré et durable pour tous.
Par Carole LeMay






























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