"Andropause :Changements hormonaux chez les hommes"

L’andropause ou la vie cachée des hommes

andropause

La ménopause est un phénomène relativement bien compris. Il n’en est pas de même pour l’andropause, l’équivalent pour l’homme de la ménopause féminine. En fait, l’étude de l’andropause est assez récente et peu documentée

Définition de l’andropause
L’andropause est un état psychophysiologique qui affecte tous les aspects de la vie d’un homme. Provoqué par des changements hormonaux, physiologiques et chimiques, cet état se manifeste par des répercussions psychologiques, relationnelles et spirituelles. L’andropause signale à l’homme la fin de la première moitié de sa vie et le prépare à vivre la deuxième moitié de sa vie. Comment sera vécue cette deuxième moitié dépendra énormément de l’attitude de l’homme par rapport à cette période : la vivra-t-il en constante recherche d’une jeunesse qui s’enfuit ou en fera-t-il la période la plus passionnante et créatrice de sa vie? Les changements de l’andropause se produisent généralement entre 40 et 55 ans, mais peuvent prendre place aussi tôt que 35 ans ou aussi tard que 65 ans. On l’appelle aussi le retour d’âge, le climatère, le démon du midi, la ménopause masculine ou la viropause.

La réaction des hommes face à l’andropause
Peu d’hommes aime parler de ce qui les préoccupe ; l’homme est un être plus solitaire et secret que sa compagne. Ils n’osent pas admettre leurs faiblesses ou erreurs, encore moins qu’ils ont l’impression de « décliner » : il est plus masculin de souffrir en silence que d’admettre que quelque chose ne va pas. C’est probablement la raison pour laquelle l’étude de l’andropause vient à peine de commencer. C’est aussi pourquoi beaucoup d’hommes se sentent si seuls durant cette période. L’andropause se vit généralement de façon cachée. Plusieurs s’imaginent que celle-ci annonce la fin de leur vie active et sexuelle et qu’ils doivent maintenant se préparer au vieillissement et à la mort imminente. L’andropause constitue pour les hommes une dernière chance de prendre enfin leur santé en main. Si les hommes connaissaient leur corps autant que la mécanique de leur automobile, ils vivraient probablement plus vieux et en meilleure santé.

Notre perception extrêmement négative de la vieillesse nous rend pénible l’approche de l’âge mûr : nous n’y voyons souvent que maladie et mort. Même la médecine déclare la mort suspecte. Pourtant, la vieillesse, tout comme l’andropause ou la ménopause, n’est pas une maladie ; cela pourrait être pour beaucoup, au contraire, la période la plus heureuse de la vie. L’andropause constitue la transition vers l’âge d’or.

Trois millions de Canadiens de 40 à 55 ans vivent actuellement leur andropause ; ce chiffre doublera d’ici 25 ans. L’espérance moyenne de vie ne dépassait pas 35 ans au Moyen Âge et 50 ans à la fin du XIXe siècle. Les biologistes chercheurs en longévité nous prédisent 150 ans au milieu du XXIe siècle. Nous sommes la première génération à vivre une andropause et une post-andropause.

Que ferons-nous de tout ce temps nouveau ? Quel sens donnerons-nous à notre « vieillesse », surtout si celle-ci gagne en qualité de santé ? Continuerons-nous, comme nos ancêtres et les hommes d’aujourd’hui, à naître, grandir, nous accoupler, nous épouser, avoir des aventures, divorcer et vouloir recommencer ? Ou profiterons-nous du fait que notre sexualité génitale devient moins tyrannique pour nous consacrer à de nouvelles missions éducatives, communautaires, écologiques, spirituelles ? Pourrons-nous devenir, comme le propose Jed Diamond, des « Pacificateurs, des Guides spirituels, des Mentors » et développer une intimité avec le cosmos en étant plus près de nos petits-enfants, complétant ainsi le rôle des grands-mères, rôle qui leur permet de vivre 7 ans de plus que les hommes ?

Andropause versus ménopause
La ménopause survient chez la femme entre 40 et 50 ans. Elle se manifeste par la cessation de l’ovulation, l’arrêt définitif de la menstruation, une chute dramatique de production d’œstrogènes et de progestérones et par la présence de multiples symptômes tels que bouffées de chaleur, sueurs abondantes, maux de tête, douleurs musculaires, sécheresse vaginale, insomnie, dépression, gain de poids et variations d’humeur. Aucune femme n’échappe à la ménopause.

Même si les hommes vivent une période de changements au milieu de leur vie, on ne peut présenter l’andropause comme un strict équivalent de la ménopause pour plusieurs raisons :

1. Il n’existe pas de changement hormonal radical survenant à un moment précis. Ces changements se font graduellement sur une période de 15 à 30 ans (3 à 5 ans pour la femme).
2. L’homme âgé conserve sa capacité reproductive jusque sur son lit de mort.
3. Les plus grands changements physiologiques au niveau de la sexualité se produisent entre 40 et 70 ans et ne sont pas nécessairement reliés à la baisse de production de testostérone, mais plutôt à l’accentuation du processus de dégénérescence globale ou à la variation d’autres hormones.
4. Il existe parfois chez l’homme des symptômes physiques et psychologiques analogues à ceux de la ménopause (bouffées de chaleurs, sudations, irritabilité…), mais ces manifestations ne surviennent pas chez tous les hommes et ne sont pas aussi intenses.
5. Le stress, la fatigue professionnelle, la perte d’intérêt pour la partenaire, l’émergence de conflits psychiques, les effets secondaires de médicaments, le début d’une dépression…, plus qu’un chambardement hormonal, sont souvent la source des changements et symptômes qu’on observe chez l’homme vieillissant.

Toutefois, nous savons aujourd’hui que plusieurs symptômes peuvent aussi être provoqués par des changements hormonaux et pas seulement par des facteurs d’ordre psychologique ou relationnel. Les hommes sont aussi susceptibles de subir des cycles hormonaux et des baisses graduelles de plusieurs hormones (testostérone, insuline, hormones de croissance, hormone thyroïdienne, aldostérone, mélatonine, oxytocine, vasopressine, déhydroépiandrostérone (DHEA), dopamine, prégnénolone) qui pourraient expliquer les changements vécus par les hommes de 45 à 70 ans et la dégradation générale de leur bien-être et de leur santé.

Pour imager la différence qui existe entre la ménopause et l’andropause, on pourrait dire que les femmes tombent en bas d’une montagne et que les hommes roulent en bas d’une colline. L’andropause est, pour la majorité des hommes, une ménopause atténuée.

Le démon du midi
La plus grande inquiétude des hommes andropausés est la peur de perdre leur fonction sexuelle. L’impuissance se définit comme une incapacité ou une difficulté à obtenir une érection et à la maintenir afin de vivre une relation sexuelle satisfaisante (avec ou sans pénétration). Aucun homme n’est à l’abri d’impuissances occasionnelles, mais elle est surtout présente après 40 ans. Un homme sur deux la vivrait régulièrement autour de 60 ans. Les causes peuvent être physiologiques ou psychologiques.

La peur de l’impuissance amène des hommes à rechercher auprès de jeunes femmes la preuve qu’ils ne perdent rien de leur virilité. Ces hommes restent de perpétuels adolescents à la recherche d’adolescentes au lieu de faire face à leur andropause et à leurs responsabilités de partenaires et de pères. Ils refusent de vieillir et de faire face à l’échéance ultime. D’autres fuient l’inévitabilité du temps qui passe en s’insensibilisant par l’alcool et les drogues, en recherchant les sensations fortes d’une sexualité débridée, en cherchant le pouvoir, en devenant workaholique ou en s’engageant dans de multiples activités.

Malheureusement, ou heureusement, la réalité rattrapera ces hommes un jour ou l’autre. Ils devront alors tenter d’éviter le désespoir d’avoir passer à côté de leur vie. Certaines femmes vivent aussi une espèce de « démon du midi » et recherchent auprès d’hommes plus jeunes la certitude qu’elles ont encore du charme.

L’hormonothérapie peut venir au secours de l’homme andropausé. La prescription d’hormones de substitution pourrait permettre aux hommes de rester vigoureux et en santé jusqu’à 70, 80, 90 ans et même au-delà. Ces recherches sont toutefois très récentes et doivent être confirmées par d’autres études. L’hormone qui semble présenter les meilleures promesses est la DHEA, ou déhydroépiandrostérone, hormone produite par les glandes surrénales et le cerveau et qui constitue le stéroïde le plus abondant du corps humain. Comme la testostérone, sa production décroît avec l’âge. Les hommes à qui l’on a prescrit de la DHEA éprouvent un regain d’énergie, dorment mieux, se sentent plus détendus, se défendent mieux contre le stress, souffrent moins d’arthrite, retrouvent le goût du sexe… De plus, aucun des hommes ayant pris de la DHEA ne rapporte d’effets secondaires négatifs, pour le moment.

Des injections de mélatonine ou d’hormone de croissance pourraient avoir aussi des effets positifs sur la santé des hommes andropausés, mais ces études n’en sont qu’au stade préliminaire. L’avenir semble très prometteur en ce qui a trait à l’hormonothérapie de remplacement. La dernière découverte est évidemment le fameux Viagra© qui rend toute leur puissance d’érection à près de 80 % des hommes impuissants qui le consomment.

L’acceptation de l’andropause
L’hormonothérapie peut temporairement ralentir le processus du vieillissement et prolonger la jouissance de la vie, mais elle ne peut répondre à la question existentielle de l’homme andropausé : que faire du reste de ma vie ? L’objectif de l’andropause n’est pas de tenter de préserver une jeunesse éternelle, mais de préparer l’homme à son nouveau rôle en tant que personne plus âgée que les autres. Il pourrait devenir le gardien de la sagesse et un modèle pour la jeunesse, au lieu de paniquer et de retenir une jeunesse qui ne peut que lui glisser entre les doigts.

Si, au Québec, le taux de suicide des jeunes hommes de 18 à 25 ans est l’un des plus élevés au monde, c’est probablement que ceux-ci voient leurs pères refuser de vieillir en beauté. Comment peuvent-ils envisager eux-mêmes leur vie s’ils doivent entrer en compétition avec leurs propres pères pour séduire les jeunes femmes de leur âge ? Pour le poète américain Robert Bly, « si les hommes ne complètent pas avec succès l’épreuve de l’andropause pour endosser le rôle d’aînés ou d’anciens, notre société en deviendra une d’enfants. Dans une société d’enfants, les adultes régressent à l’adolescence et, voyant cela, les adolescents n’ont aucun désir de devenir adultes. » De plus en plus d’auteurs interprètent la hausse vertigineuse de la criminalité violente des enfants et des adolescents par l’absence de modèles forts, par l’absence d’éminences grises.

Pour y arriver, l’homme doit changer la conception de son andropause. Il doit cesser de considérer les changements se produisant au milieu de sa vie comme le début de la déchéance. Si l’on compare la vie à une montagne, il n’y a aucun doute qu’à 40-45 ans l’homme arrive au faîte de cette montagne et qu’il puisse vivre son andropause et envisager la vieillesse comme la descente de l’autre versant. Mais ce qu’il doit se mettre dans la tête, c’est que cette descente n’est que passagère et que loin de « retomber en enfance », il existe une seconde montagne après la vallée ; une seconde montagne plus élevée que la première et qui permet d’avoir une vue d’ensemble non seulement sur sa vie particulière, mais sur la vie dans son ensemble. L’homme doit aussi changer son attitude face à la sexualité : il doit passer de la sexualité génitale à la sensualité, à l’amour, à l’intimité.

L’andropause sonne la fin du commencement ; elle constitue l’étape essentielle pour arriver au début d’une deuxième vie. L’homme bien équilibré parvient à s’ajuster au déclin de son ascendant et à la baisse de ses performances sexuelles. Il accepte de vieillir et de mourir. Il devient alors le défenseur de la vie et de ce qui fait que nous sommes réellement des humains : la capacité de penser et de donner un sens à notre vie et à notre mort.

Les symptômes de l’andropause

1. Les symptômes physiologiques les plus courants :
• guérison plus lente après une blessure ou une maladie
• moins grande endurance à l’effort physique
• gain de poids et baisse de la vue
• absences et pertes de mémoire, surtout à court terme
• grisonnement et/ou calvitie
• besoin plus fréquent d’uriner

2. Les symptômes psychologiques les plus courants :
• irritabilité , indécision, anxiété et peurs
• dépression et repliement sur soi
• perte d’entrain et de confiance en soi
• perte de raison de vivre et d’orientation dans la vie
• sentiment de solitude, de manquer de charme, de ne pas être aimé
• absences et difficultés de concentration
• soucis engendrés par des parents vieillissants
• soucis d’ordre professionnel
• nostalgie pour toutes les « occasions » manquées du passé
• obsession d’un face à face imminent avec la mort

3. Les symptômes de nature sexuelle les plus courants :
• baisse d’intérêt pour la sexualité et la partenaire habituelle
• craintes grandissantes au sujet des changements de nature sexuelle
• fantasmes plus fréquents de relations sexuelles avec d’autres partenaires, de préférence plus jeunes
• multiplication des problèmes de couple et des querelles à propos du sexe, de l’amour et de l’intimité
• absence ou perte d’érection pendant les rapports sexuels
• augmentation ou disparition de la masturbation
• crainte de ne plus être à la hauteur, de ne plus satisfaire sa partenaire

Les cycles hormonaux de la testostérone
Quoique les recherches dans ce domaine soient encore embryonnaires, celles-ci tendent à démontrer l’existence de cinq cycles hormonaux chez l’homme.

1. Baisse des taux hormonaux lors de l’andropause.
2. Fluctuations annuelles : taux plus élevés en octobre et plus faibles en avril.
3. Fluctuations mensuelles de nature rythmique.
4. Fluctuations quotidiennes : taux élevés en matinée, plus bas en après-midi.
5. Augmentation aux 15-20 minutes (probablement responsable des 400 pensées sexuelles par semaines que vit l’homme normal).

Toutes ces variations sont toutefois moins dramatiques que chez les femmes.

Il existe trois signes avant-coureurs du grand âge. Le premier est la perte de mémoire à court terme et…j’ai oublié les deux autres.
Anonyme

Pour en savoir davantage sur l’andropause, je vous suggère la lecture de mon livre Pour que le sexe ne meure pas. La sexualité après 40 ans. Publié aux éditions Option Santé :
www.optionsante.com/yd_livres.php?livre=6

Bibliographie
Aubry, M. Dr. Hill, Viropause/Andropause : The Male Menopause, Paperback
Braverman, Eric R., Male Sexual Fitness, Causes and Solutions for Andropause, Paperback
Carruthers, Malcolm, Male Menopause, HarperCollins Publishers
Debled, L’andropause, Éd. Maloine, 1996
Diamond, Jed, Andropause, Ce que les hommes ne disent pas et qui transforme toute leur existence, Éd. Libre Expression, Montréal, 1999
Proulx-Sammut, Lucett, Son andropause mieux comprise, mieux vécue, Édimag, 1993
Rose, Marc R., Woman’s Guide to Male Menopause, Keats Pub Inc
Tan, Robert S., The Andropause Mystery: Unraveling Truths About the Male Menopause, Paperback
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Yvon DallairePar Yvon Dallaire
Auteur de S’aimer longtemps, Chéri, parle-moi ! et de Pour que le sexe ne meure pas (dont cet article est tiré). Il exerce en pratique privée au Centre Psycho-Corporel de Québec et offre des conférences au Québec et en Europe, sur demande.

Vous pouvez communiquer avec lui par courriel à : info@optionsante.com ou visiter son site à http://www.optionsante.com/

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