Un conte de Noël qui inspire la générosité ! - Cité Boomers

Un conte de Noël qui inspire la générosité !

Dans l’éclat des fêtes, plongeons dans un conte de Noël intemporel, rappelant la nécessité d’aider autrui. En ces temps troublés, cultivons la générosité. Une histoire qui résonne, nous invitant à réentendre le doux appel de la bienveillance en cette saison festive.

Une neige humide tombait lentement sur les rues de Montréal. Dans une petite beignerie non loin du pont Jacques Cartier, Thomas sirotait un café tout en dégustant quelques beignets lui rappelant les bonnes recettes de sa mère. Noël n’était pas loin et dans quelques heures, il allait prendre l’avion pour les Îles de la Madeleine.

Jusque-là, la vie avait été bonne pour Thomas. Une session de plus et son diplôme des HEC en main, il lui était déjà assuré un emploi chez « Brad & Jones Counsellors, » une compagnie de services-conseils en entreprises. Levant les yeux de son café, il vit un homme qui le fixait à travers les vitres du commerce. Plus précisément, cet homme fixait la boîte de beignes sur la table. Thomas était seul dans le resto, mis à part le serveur. L’homme dans la fenêtre était certainement un sans-abri. Les vêtements qu’il portait ne laissaient aucun doute et plus Thomas bouffait dans ses beignes, plus l’inconnu fixait la boîte de desserts sur la table. Gêné, Thomas lui fit signe de la main afin qu’il le rejoigne, ce que l’étranger fit presto. Cependant, à peine avait-il franchi le portique que le serveur bondit devant lui en lui disant : « Dehors, on ne veut pas de ça ici. » Je regrette dit Thomas, mais il est mon invité. Abasourdi, le serveur regagna la cuisine alors que l’étranger s’assit devant son hôte. La tête basse, les mains dans son veston, il demeura là sans bouger pendant de longues secondes puis toujours en fixant le plancher, sortit de ses poches des mains recouvertes de gerçures et passant à travers les trous d’une paire de gants sans âge.

-Tu veux quelque chose ?
L’étranger ne répondit pas. Pris d’un peu de compassion, Thomas lui commanda un café, deux beignes et avant ça, un cheeseburger tout garni. L’homme ne dit rien, pas un mot ne sortait de sa bouche. Quand la nourriture arriva, il avala presque tout en quelques minutes. Indubitablement, il était affamé et ses vêtements sentaient la moisissure. Si au moins, ils avaient été chauds. Toujours sans rien dire et ne regardant pas Thomas dans les yeux, il mit deux beignes dans ses poches, se leva et partit avec ce qui restait de son café.

– Aie, attends une minute, lui cria Thomas.Un conte de Noël qui inspire la générosité !
Attendri et réalisant qu’il en avait les moyens, il courut jusqu’à la porte et glissa dans la main de son étrange visiteur un billet de vingt dollars, ce que l’inconnu prit sans aucune parole ni remarque. Toujours tête basse, il quitta Thomas et disparut au premier tournant de la rue. Était-il un véritable sans-abri, un clochard habile qui roulait toutes ses victimes ainsi ou simplement un homme sans paroles et au plus profond de sa détresse ? Thomas n’en savait rien, mais son geste le réconfortait quand même. Après tout, dans approximativement six mois, il allait récolter de bons revenus, ses dettes d’étudiant étaient minimes d’autant plus que ses résultats lui avaient fait bénéficier de plusieurs bourses. Qui plus est, quand il allait raconter son geste à sa mère pendant ses vacances de Noël, elle allait être tellement fière de lui qu’il en retirera bien plus de bénéfices que ce malheureux vingt dollars. Non pas qu’il avait planifié ce geste, mais il savait déjà que le nombre de pâtés à la viande et de tartes aux pommes allait légèrement augmenter dans ses bagages lors de son retour à l’université. Noël allait être tout blanc, Thomas se sentait heureux comme il ne l’avait jamais été auparavant.

30 ANS PLUS TARD
C’est la veille de Noël. Sur le traversier entre Manhattan et Long Island, un homme fixe la mer d’un regard étrange. C’est Thomas, le Madelinot exilé aux É.-U.. Il porte bien mal ses 54 ans malgré un effort certain de son tailleur pour dissimuler les traits d’une vie passée dans les bureaux. D’ailleurs, c’est à peu près tout ce qu’il lui reste, un habit griffé, car dans ce milieu-là, l’apparence compte autant que le contenu. Autrefois habile négociant en placements pour diverses compagnies puis cambiste sur le plancher de la bourse de New York, l’argent, les voitures luxueuses, les jolies femmes et tout l’apparat qui vient avec le luxe de ce milieu ne lui avaient pas fait défaut, loin de là. Plus tard, une fois assagi, il s’était marié à une Américaine et fondé une famille. Hélas, comme beaucoup de ses compagnons de travail, les marchés boursiers s’étaient écroulés et sa propre cupidité aidant, il avait tout perdu en quelques semaines. Même s’il n’était pas seul dans ce cas, cela ne l’avait aidé en rien pour se redresser financièrement. Sur le parquet de la bourse mondiale, on n’aime pas les « loosers » qu’on disait et il ne s’agissait pas que d’un slogan. Alors s’en suivit un divorce, la perte de la garde de ses deux enfants et pour finir, le grand plongeon dans l’alcool. Depuis maintenant trois années, il vivotait de petits contrats en petits contrats, se donnait des airs de réussite pour les besoins de la cause et une fois le travail fini, rentrait dans un petit appartement miteux dont les armoires de cuisine ne comptaient comme épicerie que quelques bouteilles de scotch, soit vides ou à demi pleines.

Sur le bateau, une idée lui traversa la tête. « Et si je plongeais. Fini la souffrance. J’irais retrouver ma mère décédée et je suis certain qu’elle me comprendrait ». Derrière son épaule, une voix se fit entendre.

– You’re not going to jump ? (Vous n’allez pas sauter ?).
— aie toi, je ne sais pas qui tu es, mais ce n’est pas tes oignons, OK ! Que lui répondit Thomas en un parfait français, cela dit en voulant désarçonner son interlocuteur.
– peut-être que si répondit aussitôt en français l’individu juste derrière lui.
– ah oui, et qui va m’empêcher de sauter si je le veux… en supposant que je le veuille vraiment ?
– Personne ! Je n’ai certainement pas envie de me tremper dans la rivière Hudson par un froid pareil rétorqua l’inconnu.
— alors, qui que vous soyez, où que vous alliez, foutez-moi la paix et tirez-vous du côté bâbord, moi je demeure ici, à tribord, puis je sauterai à l’eau si je le veux et quand je le voudrai, bye !

L’inconnu ne se laissa pas désarmer pour autant.
_ OK d’abord, mais je reste ici, le côté tribord du bateau ne vous appartient pas à ce que je sache. Vous voulez une cigarette ?
— Non mauvais pour la santé.
— Au point où vous en êtes, allez, fumez-en une dernière.

Thomas prit la cigarette et regarda l’inconnu droit dans les yeux.
-Mais qui êtes-vous, je ne vous connais pas ?
— moi non plus, et si, peut-être. Vous êtes un désespéré qui se demande s’il devrait se suicider, alors je crois que je suis au bon endroit.
— pour m’aider à passer à l’action, pas besoin de vous ?
– non, pour assister à quelque chose qui aurait pu m’arriver, mais qui n’est jamais survenu.
– ah oui, vous êtes en quelque sorte un ange envoyé par ma mère je suppose ?
– si j’étais un ange, il y a longtemps que je vous aurais ramené au sec en un vol aller simple. Non, heureusement, Dieu nous a toujours donné un choix et là, je vous regarde et j’apprécie le spectacle.

Désarçonné, Thomas se tut un instant. L’inconnu reprit :
– Question de choix, je vous en propose un.
-Quoi, celui de sauter dans l’eau glacée ?
– Non, venez passer Noël chez moi, en compagnie de ma femme et mes enfants. Vous pourrez toujours revenir demain afin de plonger de la plus haute rambarde. C’est spécial de mourir le jour de la naissance, vous ne trouvez pas ?

Complètement déstabilisé, Thomas accepta de suivre son illustre inconnu. Il était 22 heures quand il entra dans le domicile de son hôte.
– Quel est votre nom ?
— Thomas, et vous ?
— Moi c’est David et voici mon épouse, Martha et mes deux espiègles, Jacky et Sarah.

Tous se saluèrent et David annonça que tous allaient à la messe de minuit.
– Je n’y vais pas dit Thomas. Ça fait longtemps que votre Dieu, il m’a abandonné. Disons que nous ne sommes plus « amis amis » depuis quelque temps.

David et Martha ne répondirent pas et se consultèrent du regard.
– OK, monsieur… Thomas. Alors, comme nous n’avons pas de grands biens dans cette maison et que vous ne pouvez certainement pas partir avec, nous irons tous à la messe de minuit sauf vous et puis vous nous attendrez pour le réveillon j’espère !nhSurpris d’une telle confiance et épuisé, Thomas acquiesça sans broncher. Il était temps de partir pour la famille et avant de quitter la maison, David invita Thomas à s’étendre sur le divan dans son bureau. Bien qu’il n’ait pas dit de quoi il vivait, il devint évident pour Thomas que David était écrivain. La bibliothèque dans son bureau ne mentait pas. D’ailleurs, sur le coin d’un meuble, une liasse de feuilles brochées faussait l’apparence du reste. Sur la première page était écrit MANUSCRIT. Curieux, Thomas lut le prologue : sur la page de présentation, il lut:
« Ce livre est en hommage à cet inconnu qui, trente ans passés, fit que plutôt de tourner à droite et me diriger vers le pont Jacques Cartier afin de mettre fin à mes jours, j’ai tourné à gauche. Je venais de réaliser que les anges existaient vraiment en ce bas monde ».

À peine les cloches de l’église St-Patrick de New York se mirent à sonner à toute volée que David vit Thomas se joindre à toute sa famille. Les larmes aux yeux, Thomas venait de découvrir, lui aussi, que les anges existaient vraiment, et probablement en plus grand nombre à l’approche de Noël.

En souhaitant ce conte de Noël  vous avoir inspiré!
Que ce temps des Fêtes soit une période propice à une réflexion profonde sur les vraies valeurs qui devraient s’inscrire dans l’équilibre de notre société. Bonne année à chacun.e
Par Georges Gaudet

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