Octobre et novembre sont des mois occupés au Mexique. Tous les ans la semaine des morts et le jour des morts du 2 novembre sont pour le Mexique une célébration festive et familiale. Notre équipe en avait parlé lors de notre guide touristique sur ce pays il y a quelques décennies. On leur garde une place toute la semaine à table, on passe manger et boire avec eux au cimetière , et on fait des parades en se rendant sur leurs tombes. Cette année un roman québécois sur un coin perdu du pays et des délices du pays par un autre québécois. Nous avions des gens dans le pays pendant 3 décennies et nous y voyageons depuis 5 décennies dans tous les coins.
La fête des Morts
On invoque les morts pour passer une bonne année, pour bien la terminer. C’est important tellement que depuis 2008, l’Unesco a décrété que cela fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le menu pour eux est un peu le menu traditionnel du pays, tamales, moles, fruits et bien entendu mescal et tequila. Mais ce que les enfants et que tout le monde veut manger, ce sont les fameux calaveras » (des crânes en sucre ou en chocolat), le « pain des morts » (un pain brioché saupoudré de sucre). Dans certaines régions qui en ont, on a les citrouilles confites dans du sucre de canne roux. Les morts vont sentir tout cela selon eux mais élémentaire on les mange ensuite.
Et le 2 novembre, c’est la procession pour aller manger et boire avec eux au cimetière, sur leurs tombes. Avec des lampions on y passe la nuit ou presque. Cela remonte dans la nuit des temps, aux peuples pré-colombiens et aux chamanes . Les conquérants ont voulu changer cela mais cela n’a pas fonctionné heureusement pour nous. Passez voir ce petit vidéo, c’est le meilleur que nous avons trouvé sur le web : https://www.dailymotion.com/video/x12eqqc- Notre équipe en partie était récemment dans un resto familial mexicain sympathique de Boucherville, l’Agave, ils ont leur table en mémoire des morts en entrant en ce moment.
Le livre de 2023 : Sierra Negra
Une expédition de 1987 qui nous plonge dans le monde rural mexicain, celui avec peu de services, disons que cela a un peu évolué depuis.
C’est du journaliste Jean-Benoît Nadeau, qui est aussi spéléologue car cela tourne autour d’un groupe de spéléologues du Québec venus dans le sud du Mexique pour explorer les gouffres de la Sierra Negra. Il nous en parle à la fin de l’Histoire de base du roman. Et des grottes et des cavernes il y en a des milliers dans le pays dont les fameuses cénotes que nous pouvons parfois voir dans les sites touristiques. Il nous décrit via Michel Bélanger, l’ingénieur de l’équipée, toute la vie et les magouilles des petites places perdues, et les dieux aztèques . Il y a une femme assez atypique, morte et zombie selon nous, qui vit avec du cana. Pour ceux et celles qui ne sont pas familiers, la cana est l’alcool depuis des siècles dans les pays latinos. En principe, c’est une boisson, distillée , fermentée, à base de canne a sucre, mais on y met ce que l’on peut et cela titre souvent 90% et plus en alcool. Évitez de boire cela, on nous en offre souvent , dans certains villages mais cela peut causer des hémorragies intestinales pour nous. C’est pire que la vengeance de Montezuma l’autre fléau du pays.
Le vue de québécois ne sera pas sans conséquences sur la vie des familles de la région. On y retrouve assez bien les conflits parfois mortels, de deux clans rivaux . Il y a aussi des frictions entre les touristes si on veut, car il y a aussi d’autres équipes et des couples dans cette histoire. Dans les grottes, on trouve un peu de tout comme des taureaux et des ânes morts, et des trésors. Un livre qui nous montre bien la vie des gens derrière les plages et les grands complexes de touristes. Avec tout un lexique sur l’espagnol, un portrait du pays en profondeur en dehors des villes et des plages, avec peu de moyens. Il y a aussi des funérailles, et des fêtes religieuses ou profanes dans le livre.
Pour 14 ans et plus , pour les 18 ans et plus, lire avec la téquila de cette chronique, lentement évidemment. Il travaille ce livre depuis des décennies. Écrit en collaboration avec des gens du pays et des gens d’ici comme nos guides. Cela donne plus d’authenticité. Il fait l’unanimité de toute notre équipe dont certains travaillaient dans le pays et ont fait des études sur place.
445 pages aux éditions Château d’encre.
Il y a un peu d’Indiana Jones en plus : https://www.leslibraires.ca/livres/sierra-negra-jean-benoit-nadeau-9782924847428.html
Collaboration spéciale: Amélie Lacroix -Maccabée
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